La pédagogie universitaire

Responsable : Catherine Couturier

L’objet transversal « Pédagogie universitaire » s’appuie sur les deux chantiers scientifiques qui structurent RECIFES. Dans le cadre du chantier « Disciplines, normes et formes scolaires », nous nous intéressons à la pédagogie universitaire comme discipline prétendument nouvelle ainsi qu’à la recomposition de la forme scolaire à l'université qu'elle impose. Dans le cadre du second chantier « Pratiques enseignantes : genèse, contextes et effets », nous étudions la transformation des pratiques des enseignants du supérieur et les effets produits par ces mutations sur les apprentissages des étudiants.

Aujourd’hui chaque université possède un service d’appui et de conseil à la pédagogie. C’est une culture historiquement ancrée dans le primaire : en 1837, un arrêté réglait les conférences pédagogiques qui permettaient aux instituteurs de conférer entre eux sur les diverses matières de leurs enseignements, les procédés et méthodes qu’ils employaient, les principes qui devaient diriger l’éducation des enfants et la conduite des maîtres.  Mais cette culture du conseil pédagogique n’est pas naturelle dans l’enseignement supérieur. Il s’agit d’un phénomène récent - moins de dix ans - et qui s’inscrit dans un mouvement de transformation des pratiques d’enseignement porté par la massification, par les évolutions du public étudiant ainsi que par celles des technologies dites au service des apprentissages.

L’université d’Artois a créé une structure d’appui et de conseil pour la transformation des pratiques d’enseignement en 2013, et l’a voulue adossée à la recherche. Dès lors se posent les questions des pratiques pédagogiques du supérieur et de leurs fondements théoriques. Nous nous appuyons sur la complémentarité des profils des chercheurs de RECIFES pour adopter une approche pluridisciplinaire (sciences de l’éducation, psychologie, philosophie, sociologie, histoire de l’éducation…) afin de mener des comparaisons inter-degrés (primaire, secondaire, supérieur) et éventuellement internationales, pour les formations du supérieur à l’université et à l’ESPE. Nous travaillons sur deux axes : nous mettons en perspective les théories mobilisées en les inscrivant dans une histoire des idées, et caractérisons les dispositifs mis en œuvre pour en évaluer les effets sur les apprentissages au moyen de recherches empiriques.