Les disciplines corporelles

Responsable : Stéphan Mierzejewski

Les disciplines corporelles s’envisagent délibérément à un double niveau :

- celui de la (des) manière(s) dont les disciplines (académiques mais aussi d'enseignement) prennent en charge (ou non) la question du corps dans le cadre des options théoriques et des déclinaisons thématiques qui sont les leurs

- et celui des conditions et des effets de connaissance, de formation, d'apprentissage, de socialisation et/ou de contrainte par corps et en contextes disciplinaires.

A quel corps explicite et/ou implicite se réfèrent la sociologie, l’histoire, les STAPS, la philosophie de la connaissance, de l’art ou encore de l’éducation ? Quels sont les ancrages disciplinaires les plus à même de théoriser la variété des modèles que recouvre la codification des différentes disciplines sportives et artistiques (quid du statut de cette discipline du corps particulière qu’est la danse par exemple) ? Les disciplines scientifiques précitées fournissent-elles des outils opérants pour saisir le travail de mise en forme scolaire des corps à l'œuvre dans le cadre de l'enseignement de l'éducation physique ? Qu’est-ce qu’incorporer veut plus généralement dire ? Quels sont, in vivo, les modes d’internalisation du social à l'état de corps ? Quelles relations réciproques sont, plus précisément, susceptibles d'entretenir les parcours individuels (compris comme séries contrastées d'expériences sociales) et les médiations, relais et contextes plus ou moins objectivés dans le décours/au contact desquels se forment, s'activent ou encore se recomposent les dispositions corporelles des agents ? Quelle est la part et quelles sont, de ces différents points de vue, les caractéristiques propres des recherches en STAPS ? Leur historiographie, leur épistémologie et leur histoire sociale livrent-elles plus avant des repères utiles sur les conditions de développement d'approches pluridisciplinaires des dimensions corporelles de l'activité sociale et humaine ? Jusqu'où, et sous quelles conditions, le corps du chercheur peut-il lui-même constituer un support de réflexivité et un outil de connaissance ? Voilà quelques-uns des questionnements de cet objet transversal qui ont commencé à être explorés dans le cadre d'un séminaire de lectures croisées organisé dans le cadre de la MESHS Lille-Nord-de-France, en partenariat avec les laboratoires Clersé (UMR CNRS 8019) et CERAPS (UMR CNRS 8026).