Centre de recherche Recifes
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2015-2017 : séminaires « Les Disciplines corporelles »

2015-2017 : séminaires « Les Disciplines corporelles »

Point

Présentation du séminaire (acte I, II et III) : Ce qu'incorporer veut dire ?

Séminaire interdisciplinaire inscrit dans le cadre de l'appel à projets de partenariats de la Maison européenne des sciences de l'homme et de la société (partenariat entre les laboratoires RECIFES-CLERSE – CERAPS)

Années 2015-2017, axe épistémologie des SHS

A un moment où de nouvelles priorités scientifiques se dégageaient au sein de la MESHS Lille Nord de France (quinquennal 2015-2019) et où une restructuration du paysage institutionnel de la recherche régionale en éducation et formation était en cours, il a paru opportun à un groupe de chercheurs issus des laboratoires Recifes (EA 4520), Clersé (UMR 8019) et Ceraps (UMR 8026) de lancer un projet de recherche transversal interrogeant conjointement les notions de « corps » et de « disciplines ». Celles-ci constituaient un carrefour méthodologique pertinent pour opérer une jonction entre leurs chantiers respectifs, et pari a été pris qu'elles étaient susceptibles d’attirer des spécialistes de domaines différents à l'échelle nationale. Un premier acte du projet DISCORPS (2014-2015) a consisté en l'organisation d'un séminaire de lectures croisées ancré dans l’idée de « disciplines corporelles » et a été l'occasion de confirmer le bien-fondé des options posées. La thématique choisie s'est d'emblée voulue suffisamment ouverte pour abriter un programme de recherches appelé à se structurer et à s'inscrire dans la durée. Et il a, à cette fin, alors semblé de bonne méthode de se doter d'une première base de lecture commune à la fois suffisamment ciblée, dense et cohérente pour favoriser une confrontation de regards dont puissent être dégagées les convergences et articulations possibles (ou, au contraire, les disjonctions). Le texte retenu - Les Méditations pascaliennes de Pierre Bourdieu, œuvre à la fois difficilement classable a priori et très unifiée dans son intention théorique- s'est à cet égard révélé très stimulant. Le parti-pris de lecture consistant à se demander ce que veut dire, dans un champ de recherche donné, se rapporter méthodiquement à un auteur, utiliser ses concepts et/ou les critiquer pour en prolonger les usages et les enseignements s'est, de la même façon, avéré particulièrement fructueux, s'agissant d'étayer un propos collectif dont la portée épistémologique et interdisciplinaire s'est affirmée. Si l'on veut bien considérer que « l'acte traditionnel efficace » (Mauss, 1935) dont relève la transmission des techniques du corps suppose la réunion d'une combinaison d'éléments de nature indissociablement biologique, psychologique et sociale, l'association des notions de « corps » et de « disciplines » confrontait immanquablement à la question de la complémentarité des sensibilités disciplinaires et démarches usuelles d'investigation représentées au sein du groupe de chercheurs en philosophie, sociologie, STAPS et Sciences de l’éducation réunis dans ce cadre. Et l'un des grands motifs de satisfaction des porteurs du projet est précisément qu'un espace de débats et de problématisation commun ait pu se dessiner.

Le deuxième acte du projet DISCORPS, qui fait l'objet de cette réponse à appel à projet partenariat, entend poursuivre plus avant le travail d'investigation de l'objet transversal que constituent les disciplines corporelles, envisagées à un double niveau :

- celui de la (des) manière(s) dont les disciplines (académiques mais aussi le cas échéant d'enseignement) prennent en charge (ou non) la question du corps dans le cadre des options théoriques et des déclinaisons thématiques qui sont les leurs, avec tous les enjeux de connaissance que cela inclut.

- et celui des conditions et des effets de formation, d'apprentissage, de socialisation et/ou de contrainte par corps eten contextes disciplinaires.

Ce double niveau est pensé comme devant permettre d'avancer dans la réponse à un ensemble de questions relatives à la façon de penser le corps en sciences humaines et sociales : à quel corps explicite et/ou implicite se réfèrent la sociologie, l’histoire, les STAPS, la philosophie de la connaissance, de l’art ou encore de l’éducation ? Quels sont les ancrages disciplinaires les plus à même de théoriser la variété des modèles que recouvre la codification des différentes disciplines sportives et artistiques (quid du statut de cette discipline du corps particulière qu’est la danse par exemple) ? Les disciplines scientifiques précitées fournissent-elles des outils opérants pour saisir le travail de mise en forme scolaire des corps à l'œuvre dans le cadre de l'enseignement de l'éducation physique? Quelle est la part et quelles sont, de ces différents points de vue, les caractéristiques propres des recherches en STAPS? Leur historiographie, leur épistémologie et leur histoire sociale livrent-elles plus avant des repères utiles sur les conditions de développement d'approches pluridisciplinaires des dimensions corporelles de l'activité sociale et plus généralement humaine? Jusqu’où, et sous quelles conditions, le corps du chercheur peut-il lui-même constituer un support de réflexivité et un outil de connaissance?

Si le champ de questionnement est vaste, l’ensemble des participant-e-s au projet adhère à un même rejet des modes de pensée dichotomiques et à la critique de la raison scolastique auxquels s'adosse la théorie de la pratique bourdieusienne (même si la mise à l'épreuve des concepts mobilisés a montré combien ceux-ci s'inscrivent dans une longue filiation et relèvent d'une appréhension nuancée). La notion de "discipline" dans son acception philosophique classique, comme dans ses appropriations plus contemporaines, introduit au cœur de la question de l'inscription (dans les entendements et/ou dans les corps) des règles, normes et usages constitutifs d'un ordre social donné. Tout en reléguant la notion même de discipline à sa périphérie, l'édifice théorique bourdieusien propose un ensemble de solutions originales au problème sociologique central de l'articulation de l'individuel et du collectif (Durkheim, 1894, 1912 ; Elias, 1991 ; Lahire, 2001; Pinto, 2009). Dans les limites du régime d'intelligibilité foncièrement historiciste (i.e. de l'espace non-poppérien du raisonnement naturel) dont relève le raisonnement sociologique (Passeron, 1991), la portée heuristique et proprement descriptive des concepts d'habitus, de disposition, de logique pratique, etc., ne peut être déniée. Et ces derniers ne peuvent dès lors être ravalés au statut de concepts strictement opératoires (Fink, 1994) voire de simples commutateurs (Héran, 1987), quand bien même les ambitions totalisantes peuvent largement en être discutées.

Il ne s'agit toutefois bien entendu pas de reprendre ici à frais entièrement nouveaux, ni in abstracto, la question par ailleurs déjà bien balisée de la « disciplinarisation des corps » (Chauvel, 2008). Ce sont, au contraire, bien des questionnements locaux que les participant-e-s au projet ont commencé à dégager au sein de cette thématique générale et qu'ils entendent désormais outiller, en se rapportant, donc, à une focale problématique permettant d’opérer la jonction entre le niveau conceptuel général et des contextes d'application par définition particuliers. Cette focale peut, en un mot, se donner à entendre ainsi : qu’est-ce qu’incorporer veut dire ? Quels sont, in vivo, les modes d’internalisation du social à l'état de corps ? Quelles relations réciproques sont, plus précisément, susceptibles d'entretenir les parcours individuels (compris comme séries contrastées d'expériences sociales) et les médiations, relais et contextes plus ou moins objectivés dans le décours/au contact desquels se forment, s'activent ou encore se recomposent les dispositions corporelles des agents ? Les effets de subjectivation ne se donnent-ils jamais à observer que sur le mode de la contrainte expresse (qu'elle soit au demeurant exercée par une Institution ou sous forme de délégation) ? Quelles sont les limites de la métaphore sportive du « sens du jeu », rapportée à des pratiques aussi bien sportives que non sportives (qui connaissent toutes leurs ratés)? Les différents registres d'apprentissage par corps ne supposent-ils pas à des degrés divers, et selon des combinaisons variables, la mise en œuvre de compétences indissociablement pratiques et réflexives ? Une expérience corporelle vécue en première personne peut-elle faire l'objet (et si oui à quelles conditions) d'une réappropriation scientifique et ainsi ouvrir à un mode privilégié de compréhension par corps ? C'est, on le voit, une commune attention portée à la variété des conditions à la faveur desquelles peuvent être saisis, mis en rapport et décrits des processus subtils et méconnus de connaissance, de domination et/ou d'apprentissage qui réunit les membres du groupe... prolongeant en cela un certain nombre des intuitions fondamentales de l'économie de la pratique bourdieusienne, tout en visant à en explorer plus avant l'ombre portée pour contribuer à une plus grande explicitation des modèles explicatifs de l’incorporation et se donner des moyens plus conséquents pour appréhender les fausses notes de l'orchestration (fût-elle sans chef d'orchestre), les discordances, les (dés)accords, les dynamiques de désajustements et de reconversions ou encore les logiques d’appariement hétéroclites voire dissonantes dont le corps peut-être le siège autant que le médiateur.

C'est un ensemble de questions théoriques articulées qui vont dans ce cadre être plus proprement ciblées pour, à terme, former un tableau suggestif et déboucher sur une publication collective (sans prétendre à une quelconque exhaustivité qui engagerait à se lancer dans un inventaire en droit infini). Trois idées régulatrices qui se sont montrées très opérantes durant le séminaire inaugural serviront ainsi de cadre ordonnateur des lignes d'analyse appelées à se déployer. Ces trois notions organisatrices sont les suivantes : connaître/savoir, (dés)apprendre et contraindre par corps. Quatre journées de travail sont d'ores et déjà prévues, sous l'égide des notions directrices dégagées. La formule retenue est celle du séminaire. L’an dernier, le pari avait été de commencer à intégrer de jeunes chercheurs et d'entamer une collaboration avec différents spécialistes des questions corporelles reconnus nationalement. La fonction d'initiation de jeunes chercheurs à la pratique effective de l’investigation scientifique en communauté revêt une importance décisive dans la perspective de structuration d'une équipe capable de porter un projet d'envergure. Le recalibrage des séances de travail collectif sera l'occasion de placer les jeunes chercheurs en position de contributeurs premiers, et non plus seulement de discutants ou de simples participants.

L'objet du présent projet DISCORPS II est ainsi une nouvelle fois double : réunir les conditions de modes de sociabilité à même d'initier de jeunes chercheurs à la pratique effective de l’investigation scientifique en communauté ; mobiliser des intervenant-e-s extérieurs dont l'expertise peut constituer un appui décisif pour le déploiement des objets de recherche portés par les membres des laboratoires RECIFES, CLERSE et CERAPS qui constituent le noyau du collectif de travail qui s'est structuré.

Point

Journée du 21 janvier 2015 : Contraindre par corps ?

10h: 1ère intervention : "L'anthropologie bourdieusienne peut-elle se passer de discipline?" (Jean-François Goubet, philosophe, Professeur à l'ESPE Lille Nord de France, Laboratoire Recifes).

discutant: Stéphan Mierzejewski,  Maître de conférences à l'ESPE Lille Nord de France, Laboratoire Recifes.

12h: pause repas

14h: 2ème intervention : "Surveiller et maigrir. Sociologie des modes de contraintes dans un groupe commercial d’amaigrissement" (Muriel Darmon, Directrice de recherche au CNRS).

discutante: Lucile Ruault, Doctorante au Ceraps.

15h45: Pause

16h15: 3ème intervention :  "Contrainte, soumission... émancipation : Les pratiques BDSM comme trouble dans l'ordre sociologique ?" (Gilles Chantraine, Chargé de recherches CNRS, Clersé).

discutant: Frédéric Louchart, Doctorant à l'EHESS.

Point

Journée du 25 mars 2015 : Apprendre par corps ?

10h: 1ère intervention : "Comment penser et observer les processus d'incorporation dans des pratiques non sportives: le cas des pratiques d'écriture?" (Sylvia Faure, sociologue, Professeur des Universités à l'Université de Lyon 2, Groupe de recherches sur la socialisation).

discutante: Sophie Necker,  Maître de conférences à l'ESPE Lille Nord de France, Laboratoire Recifes.

12h: pause repas

14h: 2ème intervention : "(Dés)apprendre par corps. Le corps peut-il défaire ce que le corps a appris ?" (Charles Suaud, sociologue, professeur émérite à l'Université de Nantes, laboratoire CENS/membre associé CSE).

discutant: Sébastien Fleuriel, sociologue, Professeur à l'Université de Lille 1, Clersé.

15h45: Pause

16h15: 3ème intervention: "Corps enseignants sous doubles contraintes : entre universalisme fictif et socialisations réelles" (Sylvain Broccolichi, sociologue, Professeur à l'Université d'Artois, laboratoire Recifes).

discutante: Clémence Boxberger, Doctorante contractuelle, laboratoire Recifes.

Journée du 17 juin 2015 : Apprendre par corps (2): L'incorporation a-t-elle un genre ?

14h: 1ère intervention : "Il était une fois le corps : l'évidence du naturel (et le naturel de l'évidence)",  (Christine Détrez, sociologue, maîtresse de conférences HDR à l'ENS Lyon, Centre Max Weber).

discutante: Vanina Mozziconacci, professeure agrégée de philosophie, Doctorante à l'ENS Lyon, Laboratoire Triangle.

15h45: Pause

16h15: 2ème intervention (thème indicatif) : "Socialisation, corps et genre chez les femmes chirurgiens" (Emmanuelle Zolésio, maîtresse de conférences à l'Université de Clermont-Ferrand, Centre Max Weber).

discutante: Delphine Moraldo, Doctorante à l'ENS Lyon, Centre Max weber.

Journée du 14 octobre 2016 : Connaître par corps (2). Entre théorie critique de la pratique et philosophie/sociologie pragmatiques

10h: 1ère intervention : "Del’action aux pratiques — une sociologie critique pragmatiste est-elle possible ?" (Claude Gautier, philosophe, Professeur des Universités à l'ENS de Lyon, Laboratoire Triangle, UMR 5026).

discutant: Bruno Ambroise,  philosophe, Chargé de recherches CNRS, Laboratoire Curapp (UMR 7319).

12h: pause repas 14h:

2ème intervention : "(Dés)-accords par corps dans les cours de récréation à l'école élémentaire. Pluralité et spécificité des principes fondateurs d'un ordre social enfantin", (Clémence Boxberger, Doctorante contractuelle, laboratoire Recifes).

discutant-e-s: Julie Pagis et Wilfried Lignier, sociologues, respectivement chargés de recherches CNRS au CERAPS (UMR 8026) et au CESSP-CSE (UMR 8209).

15h45: Pause

16h15: 3ème intervention: "Le schème gauche/droite, du corps au politique. A propos d’un développement différentiel du sens pratique chez les enfants", (Julie Pagis et Wilfried Lignier,  sociologues, respectivement chargés de recherches CNRS au CERAPS -UMR 8026 et au CESSP-CSE-UMR 8209). 

discutant: Romain Pudal, sociologue, chargé de recherches CNRS, Laboratoire Curapp (UMR 7319).  

Journée du 27 janvier 2016 : Contraindre par corps (2). Pratiques sexuelles, actes médicaux, éducation à la santé et à la sexualité : une mise en ordre du genre ?

10h: 1ère intervention : "Du corps au langage et du langage au corps. Sociologie, philosophie et études de genre face à la sexualité" (Vanina Mozziconacci, doctorante en philosophie à l'ENS Lyon, ATER à l'ESPE Lille Nord de France, Laboratoires Triangle UMR 5026 et Recifes EA 4520 et Cécile Thomé, doctorante en sociologie à l'EHESS, IRIS).

discutants: Jean-François Goubet  et Stéphan Mierzejewski,  respectivement Professeur en philosophie et Maître de conférences en STAPS à l'ESPE Lille Nord de France, Laboratoire Recifes (EA 4520).

12h: pause repas

14h: 2ème intervention : "L'avortement en France à l'époque moderne entre ambiguïté et compromis : quand l'écart à la norme sexuelle se normalise", (Laura Tatoueix, Doctorante en Histoire moderne et contemporaine à l'Université de Rouen, GRHIS EA 3831).

discutante: Gwenola Ricordeau, sociologue, Maîtresse de conférences à l'Université de Lille 1, Clersé (UMR 8019).

15h45: Pause

16h15: 3ème intervention: " Quand libérer, c'est médicaliser. Une analyse de l'engagement des médecins dans les luttes pour l'avortement (1972-1975)" (Lucile Ruault, Doctorante en science politique au CERAPS UMR 8026). 

discutant-e-s: Taïeb El Boujjoufi, Maître de conférences en STAPS à l'UPEC, Laboratoire CERSM, EA 2931 et Marion Maudet, doctorante en sociologie à l'EHESS, IRIS.

Journée du 30 mars 2016 : Contraindre par corps (3) ? Limites corporelles, corps-limites, corps aux limites.

10h: 1ère intervention : "Quels contours pour le corps ? Identité et trajectoire corporelles à la lumière de Spinoza et de la médecine d'aujourd'hui" (Julie Henry, chercheur assistante en éthique et philosophie au Centre régional de lutte contre le cancer Léon Bérard, IHPC - UMR 5037, ENS de Lyon).

discutant: Alain Firode, Maître de conférences en philosophie, ESPE LIlle Nord de France, Laboratoire RECIFES, EA 4520.

12h: pause repas

14h: 2ème intervention : "Corps, corpulence et classe sociale: trois pistes de réflexion" (Dieter Vandebroeck, Assistant-professeur en sociologie, Groupe de recherche TOR, Université Libre de Bruxelles.  (annulé)

Point

Journée du 15 juin 2016 : Connaître par corps (3) ? Capital corporel primitif et culture savante seconde.

10h: 1ère intervention : "Corps, corpulence et classe sociale: trois pistes de réflexion" (Dieter Vandebroeck, Assistant-professeur en sociologie, Groupe de recherche TOR, Université Libre de Bruxelles.  (reprogrammation de l'intervention prévue le 30 mars)

discutante: Muriel Darmon, Directrice de recherches au CNRS, CESSP-CSE - UMR 8209.

12h: pause repas

14h: 2ème intervention :  "Les trois corps réfléchis de l’acteur. Ethnographie des auditions d’entrée d’écoles de théâtre d’élite (France, Royaume-Uni)", (Adrien Thibault, Doctorant en sociologie, Laboratoire SAGE UMR 7363).

discutant: Joël Laillier, Sociologue, Maître de conférences à l'Université Paul Sabatier/Toulouse 3, Laboratoire PRISSMH - EA 4561 - F2SMH.

15h45: Pause

16h15: 3ème intervention: "L'expérience passée du sociologue comme archive incorporée.

Point

Journée du 29 mars 2017 : Quand le social saisit le biologique.  Les corps vulnérables entre travail de socialisation et logiques de domination

10h: 1ère intervention : "Quand le corps vient au secours des identités" (Dominique Memmi, Directrice de recherches au CNRS, CRESPPA- CSU UMR 7217).

12h: pause repas

14h: 2ème intervention :  « AVC et habitus : Le biologique comme question sociologique »", (Muriel Darmon, Directrice de recherches au CNRS, CESSP UMR 8209 ).

Journée du 21 juin 2017 : Le métier qui rentre. Métiers de corps et corps de métier.

10h: 1ère intervention : "Du capital corporel en milieu pompier" (Romain Pudal, Chargé de recherches au CNRS CURAPP-ESS UMR 7319).

12h: pause repas

14h: 2ème intervention :  Intitulé provisoire "L'incorporation du sens des limites. Sur la socialisation professionnelle des masseurs-kinésithérapeutes", (Christophe Gaubert, Maître de conférences à l'Université de Limoges, GRESCO, EA3815).

Point

Le corps aux frontières disciplinaires. Projet commun aux laboratoires RECIFES, Textes et cultures

DIM Patrimoines, territoires, transculturalités - Projet subventionné au titre du Bonus Qualité Recherche 2016 & 2017

Stéphan Mierzejewski, Jean-François Goubet, Sophie Necker

Chantal Lapeyre, Amos Fergombé, Jean-Louis Bischoff

Parallèlement aux deux chantiers prioritaires qui structurent son programme scientifique, le laboratoire RECIFES entend investir des objets transversaux suscitant le croisement de regards issus de chacun des chantiers et contribuant à la mise en convergence des énergies de l'équipe.

Un de ces objets s'intitule les disciplines corporelles. Cette notion s’envisage à un double niveau :

- celui de la (des) manière(s) dont les disciplines (académiques mais aussi d’enseignement) prennent en charge (ou non) la question du corps dans le cadre des options théoriques et des déclinaisons thématiques qui sont les leurs ;

- et celui des conditions et des effets de connaissance, de formation, d’apprentissage, de socialisation et/ou de contrainte par corps et en contextes disciplinaires.

A quel corps explicite et/ou implicite se réfèrent la sociologie, l’histoire, les STAPS, la philosophie de la connaissance, de l’art ou encore de l’éducation ? Quels sont les ancrages disciplinaires les plus à même de théoriser la variété des modèles que recouvre la codification des différentes disciplines sportives et artistiques (quid du statut de cette discipline du corps particulière qu’est la danse par exemple) ? Les disciplines scientifiques précitées fournissent-elles des outils opérants pour saisir le travail de mise en forme scolaire des corps à l’œuvre dans le cadre de l’enseignement de l’éducation physique ? Qu’est-ce qu’incorporer veut plus généralement dire ? Quels sont, in vivo, les modes d’internalisation du social à l’état de corps ? Quelles relations réciproques sont, plus précisément, susceptibles d’entretenir les parcours individuels (compris comme séries contrastées d’expériences sociales) et les médiations, relais et contextes plus ou moins objectivés dans le décours/au contact desquels se forment, s’activent ou encore se recomposent les dispositions corporelles des agents ? Quelle est la part et quelles sont, de ces différents points de vue, les caractéristiques propres des recherches en STAPS ? Jusqu’où, et sous quelles conditions, le corps du chercheur peut-il lui-même constituer un support de réflexivité et un outil de connaissance ?

Si l'on veut bien considérer que « l'acte traditionnel efficace » (Mauss, 1935) dont relève la transmission des techniques du corps suppose la réunion d'une combinaison d'éléments de nature indissociablement biologique, psychologique et sociale, les progrès inhérents à la manière de penser le corps en sciences humaines et sociales sont précisément à attendre du croisement des sensibilités et démarches usuelles d'investigation relevant de différents champs disciplinaires. Or, cet ensemble de questionnements rejoint très largement le cadre de problématisation portant sur les acceptions et usages du corps en littératures et dans les cultures enfantines et juvéniles développé par une équipe de chercheurs membres du laboratoire Textes et cultures.

Le présent projet vise en ce sens à affermir la portée interdisciplinaire de la réflexion épistémologique engagée en opérant une jonction partielle des chantiers de ces deux laboratoires.